Shuroobod, Tajikistan - Polarsteps

Avant l’ère soviétique, Douchanbé, n’était qu’un village qui tenait son marché le dimanche, Douchanbé signifiant dimanche. Aujourd’hui on y circule relativement bien sur des grands boulevards bordés d’arbres et quelques autoroutes. Des immeubles modernes ont une touche architecturale russo-centre-asiatique. On n’y voit pas de McDonald’s ni d’autres grandes bannières internationales, pas même de panneaux-réclame de commerces locaux. En revanche, comme partout au pays, la photo du président omnipotent de la république est omniprésente. Nous venons à bout de nos courses assez rapidement et assez rapidement aussi nous nous retrouvons en direction de Kulob, dans une campagne agricole toute en grosses collines, en champs verts et dorés et en grand lac émeraude. Après la pause piquenique à l’ombre d’un arbre rare ça se corse. Sur recommandation de Google Maps, àKulob, nous nous trompons de grande route. Celle que nous avons prise se transforme bientôt en piste abrupte, mais comme nous en avons vu d’autres et que le paysage est enchanteur nous suivons les instructions d’Émilie (la voix de Google Maps) jusqu’à ce que nous soyons vraiment perdus. Nous aboutissons dans un village traversé de routes de plus en plus impraticables. Des villageois nous disent de rebrousser chemin, d’autres de poursuivre notre route. Enfin, après un périlleux virage sur 3 roues sur quatre, un grand-père et ses petites-filles sortent de leur cour pour nous secourir. À force de gestes et de rudiments de russe, l’ancien nous fait comprendre que nous devons effectivement retourner sur nos pas puis prendre un chemin vers la droite. Il ne nous laisse pas partir de sitôt cependant, nous comprenons que nous devons attendre 5 minutes. Il revient avec un sac plein de ses abricots pour nous. Nous n’avons qu’une tablette de chocolat à lui offrir puis repartons en l’ayant bien remercié. Cependant, à la prochaine intersection nous sommes encore confondus. Deux dames proposent de monter à bord pour nous indiquer le chemin qui nous amènera à la route du Pamir. Nous sommes heureux d’accepter leur proposition. Elles nous tiendront compagnie dix minutes jusqu’à l’endroit où la rivière a emporté la piste, ce qui nous avait induit en erreur, et nous montre où la route reprend son parcours vers l’Est. Si nous ne nous étions pas trompés de chemin, nous n’aurions pas fait ces si extraordinaires rencontres. Enfin, notre aventure offroad s’achève avant le coucher du soleil lorsque nous rejoignons la route que nous aurions dû suivre en quittant Kulob, une magnifique autoroute de montagne nouvellement asphaltée! Nous n’avons aucun regret. Nous établissons notre camp sur la crête d’une colline qui surplombe un village construit sur une pleine herbeuse en bordure d’une grande rivière. Une heure ne se passe pas avant qu’une bande de gamins vienne nous rendre visite en gambadant comme des chèvres. Nous partageons notre melon avec eux, mais ils semblent un peu tannés du melon (les melons, pastèques et abricots abondent cet été). Puis, un grand jeune homme parlant anglais arrive en auto avec son oncle de son âge, un oncle qui aurait pu être son grand-père et des cousins qui pourraient être ses fils. Il nous explique que la rivière s’appelle Panji (ou Pandzhi), que les belles montagnes de l’autre côté se trouvent en Afghanistan et que des moutons sauvages aux cornes en spirales extraordinaires habitent les montagnes et que des chasseurs américains viennent jusqu’au Tadjikistan pour les chasser et repartir avec un beau trophée. Il n’en faudra pas plus pour que Benoit et Marie restent aux aguets à travers toute leur traversée du Pamir dans l’espoir d’apercevoir un mouton de Marco Polo.
  1. BenoitLaurin
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