Manosque, France - Polarsteps
Notre petit périple itinérant nous aura permis de rejoindre le pied des Pyrénées aux prémices de l'arc alpin à vélo avec beaucoup de plaisir mais pas seulement.
Les sacoches nous obligent à transporter le minimum sans laisser de place pour le superflu. C’est alors l’occasion parfaite d’échapper au toujours plus. Toujours plus d'objets à accumuler, de livres à lire, de films à regarder, de desserts à cuisiner, de lieux à visiter, toujours plus vite. Nous voilà alors en prise avec l’essentiel et libéré de cette triste quête effrénée pour quelques jours.
À vélo, l’allure est plus humaine. Les milliers d'années d'évolution qui nous ont façonné n'ont pas forgé nos esprits pour vivre à cent à l'heure. Se déplacer sans moteur, c'est alors renouer avec nos origines, c'est user de nos muscles et activer les hormones du bien être, telle une drogue dure, à la foi bonne pour la santé et bonne pour la planète.
La faible vitesse des vélos chargés est aussi la garantie de s'imprégner de l'esprit des lieux parcourus, d'éveiller tous les sens et de laisser le temps au corps de déchiffrer tous les éléments qu'il capte en chemin. Sans distraction parasite et autres écrans, les yeux grands ouverts, attentifs au moindre mouvement, au moindre son et à la moindre odeur, nous prenons ainsi mieux conscience de la richesse de la vie qui nous entoure, une belle manière de se reconnecter au vivant.
Régulières, ces parenthèses itinérantes sans moteur sont presque indispensables. Sans elles, la société nous rattrape et nous emprisonne à coup sûr dans son dogme du toujours plus. Alors, ralentissons, pédalons, marchons, pagayons, volons, grimpons ou glissons pour le plaisir d'abord et pour déjouer les pièges de Babylone ensuite.
-
La méditerranée à vélo
-
Manosque