Tawela, Iraq - Polarsteps

Le lendemain on part en stop à Tawela, un village à la frontière iranienne. Si l'Iran ne veut pas de nous, on entrera quand même en Iran ! Après nous être fait déposer par un camion nous voici sur la place de ce petit village perdu entre les montagnes, où le temps ne semble ne pas avoir d’emprise, où les gens ne semblent ne pas avoir d’obligation, ni de but, ni de stress. Leur passé, leur futur et leur présent se mêlent sur cette place, autour d’un thé. A notre tour de défier le changement en s’asseyant avec eux, à regarder passer les vieux en habits traditionnels, puis en attendant le seul type parlant anglais du village. Il a arrêté tout ce qu'il faisait quand il a appris qu'il y avait des anglophones dans son village. Et puis il est allé chercher son pote et leurs motos pour qu'on aille pique-niquer ensemble... en Iran ! Après avoir survécu à une "route" que j'aurais même pas pratiquer en vélo, on arrive à un sommet de l'autre côté de la frontière avec vu sur une vallée Iranienne. Et même pour ça on se sent déjà très fortement soupçonnés d'être des espions américains. Les militaires du checkpoint savait qu'on était dans le village avant qu'on vienne les voir, et notre nouveau pote me dit de me cacher quand je prends des photos (car le bunker, qu'il pointe du doigt, nous surveille). De là on redescend au village, où l'on tombe sur les passeurs Iraniens (cf petite histoire), c'est juste fou comme scène. Quand on demande des conseils à notre pote pour camper (du genre quelle colline n'est pas miné), il nous propose de dormir dans son "abri à chicha" qu'il s'est construit. On ne refuse pas une soirée chicha avec les jeunes du village (et encore moins un "toit"). cf Julien qui dort encore. *********************************************** Petite histoire : les passeurs Iraniens Dans la main street une voiture militaire fait sa ronde. Et à peine a-t-elle disparu en direction de la sortie du village que derrière nous, sortie d’une petite ruelle (i.e. de nulle part), un escadron d’Iraniens traverse notre rue en courant. Ils sont les uns derrière les autres, également espacés, disciplinés, et chacun porte une immense TV écran plan sur son dos. Et nous de les voir courir et en quelques secondes disparaître dans la ruelle d’en face. On court pour voir la suite, même scénario, cette fois ils disparaissent dans un étroit escalier menant droit à la montagne. Ce qui est le plus incroyable est que personne à part nous ne semble étonné de la situation. Après cela un deuxième escadron fera de même, puis troisième, puis plus encore ! Des centaines d’Iraniens, tous habillés pareil, et tous si fort et si endurant, traversent chaque jour la frontière. Ils sont chargés de TV, de vêtements, ou d’autres produits dont le jeu de taxes rend se go-fast si particulier économiquement rentable. Enfin eux sont clairement la base remplaçable et luttant pour sa survie de la pyramide. Ils font le trajet pour 20$, et risquent vraiment gros s’ils se font attraper.