1. Franck et Muriel dans leur Cargol -
  2. Tanzanie ouest - Burundi
  3. Notre garage qui êtes aux cieux...

Bujumbura, Burundi - Polarsteps

👉 Meilleure mise en page et plus de photos : https://www.magicargol.fr/carnet/burundi/t/1760627 👉 Summary in English below ____________________________________ La nuit tombe comme un rideau de théâtre. Cargol, notre escargot sur roues, se gare dans la cour d’une église. Pas de curé, mais un fermier en short liturgique nous bénit d’un "ok" du menton. On se dit : "Dieu est grand, le bivouac est sûr". Mais à 22h pétantes, patrouille surprise : la brigade débarque façon commando paroissial. On se rhabille à moitié, on explique qu’on ne fait ni messe ni trafic de bénitier, juste un petit bivouac. Police, questions, passeports, projecteurs, tout y passe. J’en viens à me demander si le Vatican a créé une police spéciale pour chasseurs de camping-cars hérétiques. Finalement il cède, Dieu a parlé. Désolé, pas de photos , pas de flash au Paradis 😥. Le lendemain, Bujumbura. Capitale du Burundi et capitale mondiale de la panne sèche. Rien d’exotique au menu, sinon nos visas à prolonger et un arbre de transmission en morceaux qui attend son miracle. Les voitures campent devant les stations-service vides, comme des scouts en stage de patience. L’essence ici, c’est pas du liquide, c’est un concept. Heureusement, il y a Youssouf, le prophète du cambouis, notre Moïse de la mécanique, notre mécano providentiel rencontré 2 jours plus tôt, dans une clairière qui sentait la chèvre rôtie. Il nous ouvre les portes de son royaume de la tôle froissée. Un musée du tôle art brut. Son "garage" ressemble à une casse post-apocalyptique, des prières mécaniques en fond sonore. Cargol se glisse entre deux carcasses ressuscitées et prend racine. Nous, on brûle un cierge. Pendant que Youssouf et sa clé magique méditent sur le sort du croisillon fondu, nous affrontons la machine administrative. Objectif : extension de visa. 4 bureaux différents, mais on y passe 3 fois soit 12 allers retours (le grand chef qui valide le chef, qui a validé le fifre qui a lui même validé le sous-fifre, et ce trois fois car un tampon et une validation à chaque étape). L’Afrique a inventé le premier sport d’endurance administratif. C'est le week-end, day off, Zabeth et Laloute en mode recherche d'hippo et nous filons chez Joseph et sa famille, ami de longue date de notre famille Rwandaise. Maison bourgeoise étonnante, c’est Versailles avec une touche d’Afrique. C’est fou comme une douche chaude et un canapé moelleux peuvent te donner l’impression d’être ministre ou apôtre à la Cène. Mais la prise électrique juste à côté du pommeau de douche te rappelle que ici, tu peux monter illico au Paradis en mode bûcher. Accueil divin, plats te faisant oublier le carême et super moments d'échanges non liturgique. Bon allez faut attaquer Cargol. En attendant croisillon et autre, remettre les suspensions arrières qui ont bougées. On s'aperçoit d'une nouvelle merde : les boulons de l'axe fixés sur la jante sont quasi tous cassés net (les vibrations quand le croisillon faisait son travail de sape ?). Le travail est très lent, mais ça avance... Disponibilités, internet fantôme, coupures électriques (en juillet 14 jours sans électricité...). Puis nouvelle merde, frigo qui ne veut plus travailler qu'en journée, sûrement en grève nocturne (la loi des séries c'est la scoumoune en ce moment, Zabeth se demande qu'est ce qu'elle est venue faire dans cette galère !). On arrive à le sortir, gros dépoussiérage, nettoyage les cosses, il semble trouver une deuxième jeunesse. Trop de stress, pas de photos. Youssouf, lui, garde son calme. Il trouve un croisillon identique, bricole, donne ses ordres, presse l'arbre de transission, le ressoude et lajuste, et en six jours au lieu de deux, Cargol retrouve son aplomb. On ne sait pas comment, mais ça marche. Pendant ce temps, Fatima, sa femme, nous régale de plats maison, de thé brûlant et de sourires XXL. Toute la famille est à nos petits soins. Très longs moments intenses, pleins de bonheur, de rires et de générosité. Quand vient le moment de régler la note, 50 € pour tout, repas, pièces et main d’œuvre compris. Je double la mise. Pas pour frimer. Juste pour dire merci à ces gens qui réparent les moteurs et les cœurs avec la même clé de 13. _______________________________________________ 👉 Better layout and more photos : https://www.magicargol.fr/carnet/burundi/t/1760627 Night falls like a theatre curtain. Cargol parks in a churchyard, no priest, just a farmer in holy shorts blessing us with a nod. Peaceful, until 10 p.m.: police raid, passports, torches, divine interrogation. They leave, amen. Bujumbura greets us with dry tanks and dusty hopes. Fuel’s a myth, patience a religion. Then comes Youssouf, prophet of grease, magician of metal. His scrapyard cathedral becomes Cargol’s confessional. While he welds, we battle bureaucracy: twelve trips, four stamps, one Olympic sport. Fatima feeds us, Youssouf mends both engine and soul. The bill? €50. We double it, some miracles deserve interest.

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