Shanga, Burundi - Polarsteps

👉 Meilleure mise en page et plus de photos : https://www.magicargol.fr/carnet/burundi/t/1762823 👉 Summary in English below ____________________________________ Tchao Ali, tchao Madraka ! On repart mais pas très confiant non plus. Cargol roule droit, presque fier, comme un cheval de retour de guerre qui sait que la paix, c’est juste l’entracte entre deux batailles. Les plaines s’étalent, les cultures s’accrochent à la terre comme à un vieux rêve, et les villages, faits de terre et de courage, te rappellent que la pauvreté ici n’a pas le luxe d’être honteuse, elle est juste la norme. Puis la piste se cabre, s’accroche aux collines et nous secoue façon machine à laver en mode éco. Objectif : des chutes d’eau. Magnifiques, paraît-il. Oui, mais pas gratuites : 160 000 BIF pour nous 3, c'est le tarif pour les étrangers (ouaip la monnaie ici au Burundi c'est le BIF, si on pouvait convertir ça en kilo, ce serait top), soit 45 €, autrement dit, un mois de vie locale. C'est le tarif à la journée. "- ah, si c’est un tarif journée, c’est 24 heures, non ?" Regard entre collègues interrogateurs... Je lui laisse pas le temps de répondre en lui présentant les billets, ça passe, transaction validée. Cargol transformé en client premium. Fin d'après-midi, plus un chat. Enfin des arbres, de l'eau, bien loin de ces derniers jours de garage et de mécanique, ouf ! Pas énormément d'eau, c'est la saison sèche, pas plus mal non plus pour dormir juste à côté non ? Un coin de paradis rafistolé. Feu de bois, bruits d’eau et d’Afrique : l’âme respire enfin. Après un petit ajustement des portes de placard dans Cargol, conséquence directe des pistes africaines (notez ce clin d'oeil furtif dans cette étape pour le futur), on s'accorde un petit tour de sentier au crépuscule : les arbres ont parfois des idées bizarres, très tortueux, des racines délirantes qui ont la démesure des artistes fous... les singes en profitent, Disneyland version chlorophylle. Un pont suspendu, un symbole parfait du pays : ça tient… mais on ne sait pas comment. Le soir, feu de bois et concert de cascade. Les flammes dansent, les chutes murmurent, et nous, on respire enfin. Pas de klaxon fuyant, pas de boulon rebelle. Juste le calme, le craquement du feu, et cette impression rare : celle que, pour une fois depuis plusieurs jour, tout roule. Le lendemain, détour historique : les sources du Nil ! Oui, du Nil, le vrai, celui qui finit au Caire après 6 800 km d’errance. Petite leçon d’histoire locale : Speke, Burton, et compagnie sont venus ici au XIXe pour percer le secret du fleuve. Résultat ? Six mois de moustiques, deux lacs, et des débats à rallonge sur qui a pissé le plus près de la source. Et c’est finalement ici, au Burundi, qu’un certain Waldecker a trouvé en 1934 la source la plus au sud. Aujourd’hui, la pyramide qui marque le spot ressemble plus à une blague maçonnique qu’à un site UNESCO, mais elle a son charme et nous lui devons le respect. Les gosses du coin, nous y accompagne ainsi qu'un gentil narrateur local qui raconte avec passion son histoire avec un enthousiasme contagieux. Sous le soleil doux du Burundi (25° à 30° permanent) , on se dit que la vie, elle aussi, a ses sources invisibles. Et que parfois, il suffit d’un pont, d’une chute, et d’un peu de courage pour les trouver. ℹ️ Chutes de la Kagera : -3.83003 30.07929 ℹ️ Sources du Nil : -3.91510, 29.83798 _______________________________________________ 👉 Better layout and more photos : https://www.magicargol.fr/carnet/burundi/t/1762823 Goodbye Ali, goodbye Madraka! Cargol rolls on, proud but wary, a warhorse who knows peace is only an intermission. The plains stretch wide, villages of dust and courage remind us that here, poverty isn’t tragic, just normal. The road climbs, shaking us like a washing machine. Destination: waterfalls, stunning, but costly. 160,000 BIF (45 €) for three! I pay fast, before they rethink the math. Evening calm at last: fire, water, silence. No bolts rebelling, no ghosts of mechanics, just peace. Next day, the Nile’s source. A crooked pyramid marks the spot, kids guide us with pride, stories flowing like the river itself.

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