Mugara, Burundi - Polarsteps

👉 Meilleure mise en page et plus de photos : https://www.magicargol.fr/carnet/burundi/t/1763104 👉 Summary in English below ____________________________________ Cap sur les chutes de Buta. Toujours des petits bruits dans la direction, en reculant, en braquant fort… Doute mécanique. Côté arbre de direction, rien d’anormal, mais côté confiance, on est en panne sèche. Objectif : rejoindre Kigoma, en Tanzanie, où Zabeth prendra son vol retour. 300 kilomètres à avaler, le ventre noué et les oreilles aux aguets, d'ici là pas vraiment de compétence mécanique. La piste vers les chutes ? Une blague géologique : trous, ponts bringuebalants, secousses à volonté. À dix kilomètres du but, ces chutes là tombent à l’eau, on jette l'éponge. On se rabat sur le séminaire de Buta : calme, arbres, jardins. Enfin presque. Car pour y poser nos roues, il faut un doctorat en patience. Une grosse heure de palabres, un vicaire invisible, des enfants tournoyant autour de Cargol "money ! money !". Pas simple de garder la foi. Besoin de se ressourcer. Direction des sources chaudes. La route ? Un champ de cratères, moyenne 20 km/h. Détour obligatoire, la piste principale prévue s'avère plus une balade de mobylettes qu’une route. Le Burundi est plein de surprises scabreuses. Arrivée au bain : une grande piscine à l’africaine, vapeur comprise. L’eau frôle la cuisson lente, on n’a pas la peau de black pour cela. Heureusement, un petit filet tiède à 35° entre les roches permet de barboter sans finir à point. Pas glamour le parking du lieu, alors Cargol trouve refuge sur le parking d’un hôtel voisin, et Zabeth s’offre un vrai lit. Luxe ultime au restaurant : un poulet entier à 30 €, soit le SMIC local pour un dîner dominical. Le pays flambe, même l’œuf dépasse les 0,40 €. Mieux vaut élever sa basse cour soi-même ! Des collines bien pentues pour la descente vers le Lac Tanganyika... rien qu’à prononcer, ça sent déjà la carte postale. En réalité : trente kilomètres de piste en deux heures, freins en PLS. Les palmiers remplacent les eucalyptus, mais la misère reste en décor. Stations services en berne...Toujours cette sensation de survie dans les villages traversés... Combien de briques seriez-vous capable de porter sur un vélo ? Ils en portent à vue d'oeil plus d'une centaine, y'a plus qu'à pousser. Si seulement il y avait une discipline olympique... Enfin, le lac. La route du rivage s’effrite sous la montée des eaux, les travaux peinent à suivre. Cargol trouve sa place nocturne proche d'un ancien restaurant englouti, vestige d’une prospérité engloutie elle aussi. Autour, des enfants jouent, rient, regards curieux. Nous, on souffle un peu, bercés par le clapotis et cette étrange impression : ici, tout s’écroule… mais tout continue. Demain retour en Tanzanie... ℹ️ Petit monastère de Buta : -3.95435 29.70817 ℹ️ Sources thermales de Mugara : -4.04496, 29.52283 ℹ️ Bord de lac Tanganyika : -4.24334 29.55386 _______________________________________________ 👉 Better layout and more photos : https://www.magicargol.fr/carnet/burundi/t/1763104 Heading for the Buta Falls. Cargol groans, trust falters. The track? A geology exam gone wrong, holes, shaky bridges, chaos deluxe. Ten kilometres from the goal, we give up. Retreat to the Buta seminary: calm on the surface, endless negotiations to park for the night. In need of peace, we aim for the hot springs. Cratered roads, boiling water, skin on alert. A mild trickle saves us from slow-cooking. Zabeth gets a real bed, Cargol a rest. Here, even chicken costs a month’s wage. Final descent to Lake Tanganyika: 30 km, two hours of praying brakes. Poverty endures, bikes loaded with bricks, empty fuel stations. At last, the lake. A sunken restaurant, children’s laughter, gentle waves. Everything’s collapsing… yet life goes on.

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