Mwembeni Milling Machine, Tanzania - Polarsteps

👉 Meilleure mise en page et plus de photos : https://www.magicargol.fr/carnet/tanzanieno/t/1766474 👉 Summary in English below ____________________________________ Dans 6 jours Zabeth reprend l'avion pour la France. Étant à quelques km de l'aéroport, autant dire à portée de décollage, la semaine prochaine, elle ne le ratera pas (normalement)... Mission accomplie : on l’a ramenée vivante, plus ou moins droite, presque propre, jusqu’à bon port et Cargol n’a perdu que quelques boulons de dignité. Reste plus qu’à buller à L’Aqua Lodge, temple du rien-faire et du sable chaud. Ici, même le soleil semble en RTT. On sirote, on médite, on se refait un destin à la bière tiède. Coucher de soleil, jeux de cartes, nos orteils réfléchissent à leur avenir. La dolce vita, version Tanganyika. Et là plop, surgit Luana. Thèse en préparation, cerveau en ébullition, armée d'un swhaili plus fluide que le houblon, elle étudie la vie des pêcheurs du lac, parle poisson mieux que météo. Tu nous y amènes ? Demain ok ! Super occasion pour nous. Et hop, on saute dans un tuk-tuk bringuebalant, moteur asthmatique, amortisseurs en mode trampoline, direction la côte aux poissons. Là-bas, arrivée dans un chaos organisé, c’est la vie brute : séchoir à poisson, beaucoup de femmes puissantes au regard d’acier, patronnes de fortune de micros commerces de plein air, cuisinières pour groupe de pécheurs, négociantes, banquières de la débrouille... Ici, c’est elles qui font tout. Les hommes, eux, ramassent les filets, les dettes et parfois probablement des baffes conjugales. Accès à la plage, aux bateaux. Ça grouille. Les eaux du lac ne fournissent plus comme avant mais les seaux sont quand même remplis... de petits poissons. Là encore ce sont les femmes qui s'occupe de la partie commerciale. Les hommes, eux, la plupart venus du Congo de l'autre côté du lac, bossent pour des patrons Tanzaniens. Souvent sans papiers, sans droits, sans rien d’autre que leur courage et un rire éclatant. Une femme blanche dans ce monde là... Luana, au milieu de tout ça, c’est la reine du lac. Autant dire qu'elle glisse là-dedans comme une anguille, connaît tout le monde et navigue entre eux comme un poisson dans l’huile. Vie extrêmement difficile, les hommes dorment souvent quand ils peuvent, dans le bois juste à côté. Sinon, pas mal viennent siroter et fumer au "bar", abri de planches et de tôles. Lieu idéal pour nous. Nous y partageons un long moment avec eux. Les questions fusent : "Je veux aller pêcher en France ! Comment pêchez-vous ? Comment repérez-vous les poissons ?" Alors pour rire, nous montrons une vidéo d’un chalutier breton en pleine tempête. Cela leur met les yeux hors de leurs orbites. Ces gars sont vivants, supers sympas et curieux. "Ah ben non finalement s'exclament-ils" tous en coeur. Retour à la bière, à la poussière et au génie du désordre africain. Ici, tout est brut, bancal et merveilleux à la fois. Le Tanganyika respire, Louana traduit, et nous, on flotte entre deux mondes : celui des cartes postales et celui du vrai sel de la vie. _______________________________________________ 👉 Better layout and more photos : https://www.magicargol.fr/carnet/tanzanieno/t/1766474 Six days till Zabeth flies home — mission nearly done. She’s alive, mostly straight, and Cargol’s pride only slightly dented. Time to idle at Aqua Lodge, kingdom of warm sand and slow time. The sun’s on strike, beers lukewarm, toes dreaming at sunset. Then comes Luana, sharp, fearless, fluent in Swahili and fish. She takes us to the fishermen’s shore, where women rule, traders, cooks, queens of survival. The men haul nets, debts, and laughter. In a tin shack "bar", we share beers and stories. They dream of fishing in France, until we show a Breton storm. “Ah, no thanks!” Here, everything wobbles but stands, raw, human, quietly perfect. Luana translates, the lake breathes, and we drift between postcard calm and real life’s salt.

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