Kasama, Zambia - Polarsteps

👉 Meilleure mise en page et plus de photos : https://www.magicargol.fr/carnet/zambie/t/1771946 👉 Summary in English below ____________________________________ Partir tôt pour profiter du bitume frais et ménager notre pneu arrière fatigué, c’était le plan. Sauf que papy, notre hôte du matin, est déjà debout à 6h, adorable, 80 ans, 99% aveugle et 100% attachant, te tenant la main comme si tu étais son petit-fils revenu du front. Difficile de filer. Enfin la route… Cargol roule bien, on veut y croire. Toujours son petit galop artistique à une certaine vitesse, mais on s’y habitue. Jusqu’au moment où, en me garant pour une pause, je me retrouve debout sur les freins, appuyé au plafond… et rien. Silence radio. Exit les tambours. Frein à main et basta. Il reste 60 km jusqu’à la prochaine ville. Sans frein. Bah… presque tout droit, peu peuplé, why not ? L’ABS version locale : un frein à main ON/OFF qui transforme 11 tonnes en éléphant faisant une tranchée. En Zambie, les péages commencent à apparaître comme des mirages technologico-bidon, affichage numérique et barrières électriques qui claquent fièrement. Faut juste débrancher le cerveau et sourire, comme si c’était normal de payer pour slalomer entre des nids de poules de compétition. Juste oublier nos concepts 😂. Kasama. Là où nos freins doivent renaître, ou au moins arrêter de faire carrière en mode décoratif. On vise un lodge, espérant la paix. La manageuse nous accueille avec l’enthousiasme d’un tilapia à l’agonie. Elle veut nous faire payer le parking au prix d’une chambre double, ambiance racket touristique version monotone. Elle finit par accepter 75% du prix, 13€ douche incluse. La douche, parlons-en : l'eau chaude est un geyser thermonucléaire, et le robinet d'eau froide HS ne peut adoucir la punition. Tu ressors cuisson crevette vapeur, prêt à être servi avec une petite sauce épicée. La manager devait appeler un mécano. Évidemment, elle ne l’a pas fait, peut-être occupée à observer l’herbe pousser à l’envers. Démerde-toi le ciel ne t'aidera pas. Alors je contacte Anthony, un magicien de la clé de 12 à 200 km de là. Miracle : il connaît un gars sur Kasama. Une heure plus tard, surgit un mécano PL, version messie graissé au gasoil. Le type pose sa main sur Cargol, écoute son âme, pointe du doigt le maître-cylindre mourant. Demain matin, ce sera opéra mécano. Et à l’aube, bim : il est déjà sous Cargol, prêt à opérer sans anesthésie. Les joints internes sont plus fatigués que des buffles en fin de migration. Introuvables en ville. Solution à Lusaka, 850 km plus loin : un maître-cylindre de Mercedes flambant neuf. Transfert d'argent rapide, la pièce prendra le bus dans l'aprem et arrivera demain matin. Magie africaine. Nettoyage de tout le circuit, y'a plus qu'à attendre. Le lendemain… rien. Le silence s’installe. La pièce voyage peut-être à dos de chèvre, ou en méditation transcendantale sous un siège. la journée passe, la nuit arrive, noire comme une marmite oubliée sur le feu… toujours rien. 20h : apparition ! Le gars déboule avec la pièce, triomphant comme s’il rapportait l’anneau unique. Elle semble correspondre. Plus qu’à attendre demain, invoquer les esprits du freinage, et espérer que Cargol retrouve enfin le stop qui va bien. _______________________________________________ 👉 Better layout and more photos : https://www.magicargol.fr/carnet/zambie/t/1771946 We leave early to spare our dying tyre, but our nearly blind host keeps us chatting at dawn. On the road, Cargol behaves… until the brakes die, leaving us sixty kilometres with only a handbrake to slow eleven tonnes. Kasama offers tolls, potholes and a lodge manager colder than a wet teabag. A truck whisperer finally appears, declares the master cylinder dead and orders a new one by bus. Late at night, the part arrives like treasure. Tomorrow, maybe, Cargol will remember how to stop.

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