Kasama, Zambia - Polarsteps

👉 Meilleure mise en page et plus de photos : https://www.magicargol.fr/carnet/zambie/t/1772886 👉 Summary in English below ____________________________________ Les anecdotes du jour n'ont pas de vraies images... Re-7h du mat’, le mécano est déjà sous Cargol la clef de 12 entre les dents tel un pirate du cambouis. 10h30 : miracle mécanique, le maître cylindre neuf trône fièrement, tout brillant, tout Mercedes, tout content de valoir trois fois moins qu’en Europe. L’Afrique, ce continent où même les pièces détachées ont le sens de l’hospitalité et du câlin financier... 35 € pour la journée du patron mécano… c'est beaucoup pour ici mais ça fait plaisir et puis c'est le prix d’un mojito à Paris dans un quartier bobo. Mais là, oublions les boulons ! Place à l’épisode culinaire surréaliste du "Kasama Lodge", un lieu où la viande vit sa vie intérieure avant de mourir une deuxième fois en cuisine. La veille, surprise : la viande était tendre et le poisson cuit juste à l’arête. Bien loin des cailloux de l'Afrique de l'Est. "Franck… serait-ce… l’ombre de l’Afrique du Sud qui approche ?" Viandard un jour, viandard toujours, nos papilles dansent en farandole bretonne. Vous avez l'air dans la machoire ? Bon, un poil trop cuit la viande, certes. Mais c’est de notre faute, on n’avait pas parlé la langue locale : le dialecte "à point". Donc, le lendemain, tout fier, nous commandons pour 19h30, en précisant : "La viande, tu la chatouilles hein, juste un bronzage léger, ambiance Côte d’Azur début juin." Baladounette au supermarché, un vrai, avec une dizaine de rayons. Exit les petits bouis-bouis des pays précédents. De l’opulence, un temple de la consommation, presque un Carrefour Market en mode gonflette. 18h20, retour au lodge. - "Votre repas est prêt !" - "Euh… chef… on dîne dans plus d’une heure, la ligne temporelle vient-elle de bugger." Je file en cuisine. La viande… fine… parfaitement… uniformément… cramée. On pourrait ferrer un âne avec. - "Combien de temps avez-vous fait cuire ?" - "10 minutes." Dix minutes (!?*%&*ô). Sur une tranche de 1 cm. On frôle l’incident diplomatique. En général nous sommes conciliants mais dans ce lodge ils accumulent. c’est le Triangle des Bermudes de l’organisation : la réceptionniste oublie la clef d'une nouvelle chambre pour la douche, oublie le PQ, oublie un reçu, oublie de se souvenir qu’elle travaille là sans doute. La manageuse, quant à elle, flotte dans un autre cosmos, fait ses heures, jamais un sourire et va juste de son bureau à sa petite maison de fonction, le tout à 2 à l'heure et qui ne voit rien de ce qui se passe... Alors là, je claque un : - "Niet. Vous mangez votre semelle. Nous voulons une autre bête. Nous dînons à 20h... Et c’est moi qui cuisine." Stupeur en cuisine. Un blanc (un vrai). On entend les moustiques réfléchir. 20h pile : opération MasterChef édition safari. Je pose les steaks sur la poêle, 30 secondes recto verso, une caresse thermique. Les cuistots regardent, bouche ouverte, comme si j’étais en train de ressusciter un animal. Ils n’avaient jamais imaginé qu’on puisse manger de la viande… vivante. Nous, on se régale. Allez, au lit. Demain, Cargol, nous et les freins neufs, adrénaline sans option. _______________________________________________ 👉 Better layout and more photos : https://www.magicargol.fr/carnet/zambie/t/1772886 Morning, the mechanic is already under Cargol like a grease-pirate, and by 10:30 the new Mercedes master cylinder is in place, shiny and smug. Then comes the culinary tragedy at Kasama Lodge: yesterday’s meal was decent, today the steak arrives cooked an hour early and burnt to fossil. Chaos in the lodge, staff lost in space, so I take over the kitchen. Thirty seconds each side, meat reborn, cooks stunned. We eat, we smile, tomorrow the road tests our new brakes.

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