1. Franck et Muriel dans leur Cargol -
  2. Tour de Terre(s), Afrik Est : Kenya Ouganda Rwanda
  3. Vérités Rwandaises

Kicukiro District, Rwanda - Polarsteps

👉 Meilleure mise en page et plus de photos : https://www.magicargol.fr/carnet/rwanda/t/1715666 👉 English text a little further down ____________________________________ RDC, Rwanda, M23 : Et si on remettait les pendules à l’heure ? Février 2025 : tous les médias et politiques crient à l’unisson : "Le Rwanda envahit la RDC avec le M23 ! Goma tombe. Puis Bukavu. Cadavres, pillages, exode." Tout le monde prend fait et cause pour le Congo. Mais qu’en est-il vraiment ? Voici quelques faits, sans filtres ni fioritures. Un peu d’histoire (et de géographie réelle) : Avant 1910, le royaume du Rwanda allait bien au-delà du lac Kivu dans le Congo, l'Ouganda et le Burundi. Les colonisateurs européens ont réduit ses frontières, attribuant la région minière du Kivu au Congo car les Congolais seraient moins durs en affaires que les Rwandais. 1959-1965 et jusqu'en 1994 : sous la pression des violences déclenchés par les Hutus contre les Tutsis (merci la ségrégation imposée par les belges - cf le chapitre Mon nom est Innocent, chap 1 - un peu avant), des centaines de milliers de Rwandais fuient vers le Kivu. Le Congo leur ouvre les portes attribuant terres et nationalités : ces migrants sont instruits et utiles pour développer la région minière. 1994 : après le génocide, une nouvelle vague d’exilés fuyant le génocide arrive… Puis dans la foulée, chassés, ce sont les génocidaires Hutus armés, qui fuient le Rwanda vers le Kivu et s’y installent. 1995-2020 : Le gouvernement congolais incapable d'assurer la sécurité confie à qui veut bien de la zone. Il ferme les yeux. Milices, rackets, viols, meurtres deviennent le quotidien. Jusqu’à 200 groupes armés cohabitent, sans contrôle réel. La population subit. Le M23 : rebelles ou libérateurs ? Le M23 est né en 2012 d’une opposition au gouvernement congolais, incapable de sécuriser la zone. Des années de discussions stériles s’enchaînent, avec à chaque fois un nouveau responsable du gouvernement… et des promesses oubliées, des dossiers disparus. Depuis 2020, la situation empire : les milices rackettent, violent, tuent encore plus. Le Rwanda, pays frontalier, ne reste pas spectateur. Paul Kagame, président rwandais, héros de la lutte contre les génocidaires en 1994, voit ces milices dirigées par d’anciens génocidaires comme une menace directe. Le Kivu est rwandophone, avec des millions de Rwandais ou descendants d’exilés qui y vivent encore. Il aide alors ouvertement le M23, fournissant armes, logistique et stratégie. Sur le terrain : ce que nous avons vu et entendu : 15 janvier 2025, nous sommes au bord du lac Kivu, côté Rwanda, des humanitaires nous confient : "Goma tombera d’ici fin janvier. Ville de 2 millions d'habitants mais ce sera très rapide, 2 à 3 jours max : les milices ne sont pas organisées, guéguerre de petits pouvoirs. Puis pendant 2 ou 3 semaines, le M23 traquera les ex-miliciens infiltrés dans la population. Les habitants auront faim et pilleront les magasins. Des personnes fuiront. Ce sera dur, mais après ça, le calme reviendra, les écoles et commerces rouvriront, les habitants reviendront." C’est exactement ce qui s’est passé. Début février, nous rencontrons une universitaire de Goma. Elle a vécu l’arrivée du M23, les coupures d'Internet, d'électricité, d'eau, terrée chez elle plusieurs jours. Puis le M23 a demandé aux habitants de nettoyer la ville, d’enlever immondices et cadavres, et a ouvert les frontières pour ceux qui voulaient fuir. Elle réussit à franchir la frontière du Rwanda. Mais elle voit cette invasion comme une libération. Et aujourd’hui ? Quelques mois plus tard : Le M23 contrôle la zone. Les écoles, universités et administrations tournent. Des vrais civils instruits et compétents (oui-oui pas des militaires comme bien souvent après chaque push) ont été nommés à la tête des services publics. La population revit enfin depuis des années. Envahisseurs ? Pour nous, non. Libérateurs. Hypocrisie internationale ? Médias, politiques, ONG… Posez-vous la question : si le Kivu n’était pas aussi riche en minerais, auriez-vous autant pris fait et cause pour le Congo ? Mi-juillet 2025, le gouvernement congolais a signé un accord avec le M23. Plutôt que de risquer la propagation du mouvement, il préfère fermer les yeux, maintenir son pouvoir et ses revenus… et continuer à détourner l’argent international. Et le Rwanda ? En 30 ans, une révolution : 1ère économie d’Afrique en 2025, corruption quasiment au niveau de la France (très loin devant la RDC), budget maîtrisé : pour 1000 € dépensés, chaque euro a sa facture alors qu'en RDC 70% minimum partent en fumée. Un modèle qui dérange ? Peut-être. Mais difficile de nier la différence avec ses voisins. Cargol va continuer sa route, toujours aussi peu discret, toujours aussi libre. Un escargot géant qui rêve de camembert, slalome entre les ronds-points policiers et se prend pour une tiny house avec klaxon. Toujours un peu cabossé mais le cœur plein, nous rentrons en France pour quelques semaines, tout en faisant un pit-stop pour vérifier l’état des coraux et des pyramides. Prochain récit donc dans un autre pays de Polarstep... _______________________________________________ DRC, Rwanda, M23 – A Different Perspective In early 2025, global media accused Rwanda of invading eastern DRC via the M23 rebel group. Cities like Goma fell, sparking panic. But the author argues the situation is more nuanced. Historically, the Kivu region has deep Rwandan ties. Over decades, waves of refugees and genocidaires settled there. The Congolese government failed to control the area, allowing over 200 armed groups to thrive. M23 emerged in 2012 to protect locals and demand better governance. Backed by Rwanda, it seized control in 2025. While labeled invaders, M23 restored order, reopened schools, and brought relative peace. Today, the region is calmer, functioning under civilian leadership. The author questions global outrage, hinting it’s more about Kivu’s mineral wealth than justice. Their conclusion: M23 are not invaders, but liberators—and Rwanda’s success story challenges its troubled neighbors.

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