Moconesi, Italy - Polarsteps

Comme je suis bien reçu, ça me servira de pense bête pour y revenir. Aujourd’hui, c’était clairement une journée de récupération. Après les efforts d’hier — la grosse montée, les 50 kilomètres de gravel, et la galère pour trouver un hôtel en fin de journée — je n’avais aucune envie de me mettre dans le rouge. Je suis donc parti plus tard que d’habitude, vers 6 heures je crois, et j’ai traversé toute la Ligure. Il y avait un petit vent doux, autour de 5-6 km/h, plutôt favorable. Le début de la route n’était pas très intéressant, à part peut-être les premiers kilomètres. Le paysage était assez fade au départ, sans grand relief. Rien d’extraordinaire à voir, en tout cas. En revanche, les 40-50 derniers kilomètres m’ont mené dans une zone plus montagneuse. Les pentes restaient douces, mais le décor était plus agréable. C’est vraiment une belle région pour faire du vélo. Vers 8 heures, pendant que je prenais le petit déjeuner, j’ai croisé Dirk, dossard 223, que j’avais rencontré en haut du col du Finestre. Toujours le moral à zéro, il s’est arrêté et a pris le petit déjeuner au même endroit que moi. On a discuté un peu, puis on est repartis, chacun de son côté. Clairement, il pense qu’il ne va pas aller au bout, et il ne fait rien pour se convaincre du contraire. Bon, cela dit, j’ai vu ensuite qu’il avait quand même fait une bonne journée : il a dû rouler 30 ou 40 kilomètres de plus que moi. Il avait peut-être raison. On verra bien. L’avenir nous le dira. Cette fois, je ne me suis pas fait piéger sur le ravitaillement. Même si j’ai été surpris du peu de supérettes, j’ai fini par trouver un Carrefour Market vers 18h30. Franchement, ce n’était pas très bon, mais au moins j’ai mangé. Je me suis dit : si tu ne trouves pas d’endroit où dormir, tu pourras toujours bivouaquer avec le ventre plein. Finalement, j’ai bien fait de tenter un hôtel. Il était complet, mais les gens ont été adorables. La dame suit la TCR, elle avait déjà vu passer trois concurrents et avait noté leurs noms et numéros de casquette sur son téléphone. Coup de chance : elle avait un appartement Airbnb, normalement pas loué, qu’elle m’a proposé pour 30 euros seulement. Un immense logement, dans lequel on pourrait loger à quatre sans problème. Ils organisent tous les soirs une terrasse d’été, apparemment une sorte de rendez-vous convivial. L’accueil a été vraiment chaleureux. Après la journée d’hier, ça faisait du bien. Maintenant, il ne reste plus qu’à bien dormir, parce que demain, il faudra sûrement forcer un peu plus qu’aujourd’hui. À demain. Mon principal problème en ce moment, c’est de lutter contre l’ennui. Depuis le deuxième ou troisième jour, je courais avec des concurrents sérieux, mais ils ont abandonné les uns après les autres. Il n’y a donc plus de vraie course entre nous, et les premiers sont deux ou trois jours devant, hors d’atteinte. Du coup, je me laisse vivre, et c’est dangereux. Je dois trouver une autre motivation, comme essayer de revenir sur ceux qui sont peut-être un jour devant moi.

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