C’est marrant, cette ambiance dans le bus… On est tous concurrents de la TCR, mais chacun avec son style, son âge, ses ambitions. Y’en a qui fanfaronnent, qui parlent de ne dormir que 3h par nuit… On sent que certains sont très affûtés, d'autres essaient juste de se rassurer. Et au fond, tout ça, c’est aussi pour faire douter les autres. Moi, j’essaie de rester tranquille. J’ai fait ce que j’ai pu pour me préparer, en tout cas du mieux possible. J’ai roulé, j’ai appris à écouter un peu plus mon corps, à mieux gérer mon effort, mon sommeil, mon alimentation. J’ai connu quelques coups durs pendant l’entraînement, ça m’a forgé un peu. Alors, je ne sais pas si je suis vraiment prêt… mais je suis là, et je vais faire avec ce que j’ai. Je me dis que le vrai départ, ce n’est pas dans le bus, ni même sur la ligne de Saint-Jacques… c’est quand la route commence à mordre, quand les jambes piquent, que la solitude s’installe, que le mental prend le relais. Là, on verra qui tient. Alors je reste centré. Ma course, c’est la mienne. Ce sera mon rythme, mes choix, ma façon d’avancer. Pas besoin de me comparer, j’essaie juste de rester aligné avec moi-même. J’ai hâte que ça commence. Ce que je m’apprête à vivre, peu de gens osent le tenter. Et rien que ça, c’est déjà fort.