-
denis recazens
-
Transcontinental Race No11 - 2025
-
Barletta
Barletta, Italy - Polarsteps
Depuis hier, je roule avec un seul objectif en tête : attraper le bateau de 23 h à Bari. Pas question de le manquer, sinon c’est une journée entière perdue à attendre sur place.
Hier déjà, j’avais mis la barre haute : terminer le CP4 obligatoire avant la nuit. Mission accomplie. J’attaque la descente dans le noir, cherche un endroit où me poser, et finis par dormir à l’arrache.
5 h 30. Je remets la machine en route. L’air est frais, la route légèrement vallonnée, quelques petites côtes qui cassent le rythme. Je file vers l’Adriatique, longe la mer, traverse les terres cultivées vers Fragia, retrouve le littoral, et avance encore. En 36 heures, j’ai englouti 480 km… mais il me manque une heure pour arriver dans les temps. Dans ma tête, je refais le film : mes deux coups de chaud près de Sienne m’ont coûté 40 ou 50 km, largement de quoi embarquer ce soir.
À midi, j’y crois encore. À 15 h aussi. Mais le vent se lève, tourne, et se plante en plein face. Trois heures à lutter, à 17-18 km/h sur des pistes où même les voitures peinent à 30, zigzaguant pour éviter les trous béants. Moi, je serre les dents, priant pour que mon matériel tienne.
Enfin, je retrouve du vrai bitume. 70 km de Bari. Il est 18 h. Quatre heures pour couvrir 85 km avec ce vent : mission impossible. Je lève le pied, accepte la défaite du jour, et m’arrête à Barletta. Hôtel réservé. Demain, il restera 50 km pour rejoindre Bari… et, cette fois, pas de course contre la montre.
Côté santé, tout roule. Pas de bobos, juste les fesses un peu en feu après plus de 3 000 km. Le moral est solide, mais la route commence à paraître longue. Et avec encore 1 200 km à avaler après Bari, soit environ six jours, je sais que l’aventure est loin d’être terminée.
Country Guides:
Italy